Noël Belliot et l'extrême centre au pays de l'écologie politique...
Un nouveau candidat aux législatives de 2007 sur Cognac s'est dernièrement déclaré: Noël Belliot, adjoint au maire de Cognac chargé de l'environnement. Sa candidature était connue depuis un moment déjà, mais c'est très récemment que s'est ouverte sa luxueuse permanence en vue des élections dans la rue d'Angoulème. Auparavant, début janvier, il avait publié un article sur son blog annonçant le "sens de sa candidature".
Parmi ses diverses propositions (rien de concret vous pourrez le constater), on constate que N.Belliot est favorable sur le plan national à "la promotion d'une écologie politique qui préserve la planète" puis, au niveau local, il se dit favorable à "accentuer les actions en faveur de l'Environnement en impliquant nos concitoyens". On se réjouit donc d'ores et déjà de deux éléments: le candidat UDF semble s'opposer à une écologie politique qui ne préserverait pas la planète, et il admet en même temps que la population cognaçaise est insuffisament impliquée dans les actions en faveur de l'environnement au niveau local (tout comme cette population est généralement exclue des instances politiques locales y compris en dehors des questions liées à l'environnement).
Mais Noël Belliot semble est en effet bien placé pour évoquer les questions liées à l'environnement, puisqu'il est adjoint au maire en charge de cette question... Pour autant, est-il crédible?
Pour faire ses preuves, il lui faudra déjà surmonter un certains nombres de contradictions inhérentes au fait qu'il se proclame à la fois défenseur d'une écologie politique et d'un libéralisme économique (nous avions déjà pointé ces contradictions dans un article précédent).
Mais cela n'est pas tout. En effet, l'adjoint au maire est bien placé pour affirmer qu'il est nécessaire de laisser la population cognaçaise participer plus activement aux actions en faveur de l'environnement: il est le premier responsable de la charte des valeurs environnementales de la ville de Cognac, en tant qu'adjoint en charge de l'environnement. C'est donc à lui que revient le mérite d'avoir élaboré une charte environnementale au rabais, qui ne prend aucun engagement concret (ou si peu) visant à impulser une politique locale respectueuse de l'environnement
Impliquer les citoyens dans la vie politique, N.Belliot sait donc de quoi il parle. Puisque c'est aussi lui le premier vice-président du SIEAAC! Rappelez vous le SIEAAC, cet organe politique en charge des questions liées à l'eau dans le cognaçais, qui a dernièrement pris la décision de reconduire un contrat de gestion de l'eau dans par des entreprises privées, alors mêmes que des études prouvaient que le prix de l'eau auraient pu être divisé par deux si cette gestion revenait dans des cadres publics. Le SIEAAC, cet organe illégitime, qui s'affranchit des opinions de la population pour prendre ses décisions...
Noël Belliot, au niveau local, c'est donc déjà un bilan social et écologique. Qu'il faudrait être de bien mauvaise foi pour juger positif, à moins d'avoir de forts penchants pour une économie (très) libérale.
Sur ses déclarations au plan national, on est en droit de s'interroger sur le projet de l'UDF. Force est de constater que l'avant projet du parti centriste (disponible sur internet) accorde une certaine place aux questions liées à l'écologie. Sur le papier, en tout cas. Car ce que l'on peut lire est, ici encore, digne du pacte Nicolas Hulot. On ne trouvera rien d'original, rien qui ne ressemble pas à un plagiat de mesures proposées depuis des années par d'autres partis plus en avance sur les questions environnementales: les énergies renouvelables figurent bien dans ce projet, pour autant on ne trouve aucune mesure concrète sur les perspectives de recherches dans ce domaine, de même on n'évoque nul part une future sortie du nucléaire (pas même dans un avenir lointain).
Par contre, "le parti libre" (libre jusqu'aux prochains accords législatifs avec l'UMP sans qui l'UDF n'est rien) est prompt à affirmer que l'écologie passe avant tout par des actions individuels, comme si les changements politiques nécessaire au niveau mondial pour préserver la planète pouvaient passer par une simple combinaison de volontés individuelles non-organisées. L'UDF découvre le monde avec naïveté...
L'extrême centre que propose Bayrou, une fois passé les beaux discours rassembleurs faisant du leader UDF un quasi-messie pour la politique française, se dévoile donc clairement un projet basé sur du vent, une voie politique vouée à l'inefficacité.
Le point le plus amusant de ce projet, lorsque l'on a vu le vaste et ostentatoire local de permanence de N.Belliot, se trouve dans les quelques ligne qui évoquent la nécessité de réduire les consommations d'énergie. Amusant, car en comparaison de la profusion d'éclairage que l'on peut apercevoir en passant rue d'Angoulême devant ce local, on peut douter que l'adjoint UDF au maire de Cognac ait été tenté de faire des économies d'énergies...